Saint-Etienne : les révolutionnaires commémorent l'immortelle Commune de Paris ! - Nouvelle Époque


Author: Missak Manouchian
Categories: Histoire, National
Description: Le 23 mars, à l’appel des « Amis de la Commune 42 », a eu lieu à Saint-Étienne une manifestation célébrant la Commune de Paris de 1871. Cet appel se place et se lit à l’aune de la situation actuelle, c’est-à-dire de la marche à la guerre, de la réactionnarisation, soit les réactions de la bourgeoisie à […]
Modified Time: 2024-03-29T20:00:30+00:00
Published Time: 2024-03-30T03:57:23+08:00
Type: article
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Le 23 mars, à l’appel des « Amis de la Commune 42 », a eu lieu à Saint-Étienne une manifestation célébrant la Commune de Paris de 1871. Cet appel se place et se lit à l’aune de la situation actuelle, c’est-à-dire de la marche à la guerre, de la réactionnarisation, soit les réactions de la bourgeoisie à la crise générale de l’impérialisme dont le poids repose intégralement sur les épaules du peuple, et principalement à l’aune du mouvement révolutionnaire en développement dans le monde entier.

Ainsi, l’appel a fait écho largement, recevant le soutien et la signature de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR), des Jeunes Révolutionnaires (JR), du Pôle de Renaissance Communiste de France (PRCF), de la fédération jeunes Insoumis 42, de la députée LFI de la Loire, de la section locale du Parti Communiste Français, (PCF) de l’Union Communiste Libertaire, d’ Extinction Rebbelion de la Libre Pensée, du syndicat SELA de Grenoble et de Lyon, de la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah, de la section locale de EELV, des Amis de la Commune de Paris 1871, ou encore du journal La Cause du Peuple et de notre propre média, Nouvelle Époque.

Dès 14h, les drapeaux rouges, drapeau de la République Universelle proclamée le 18 mars 1871, ont commencé à fleurir Place du Peuple, au côté des drapeaux des organisations signataires et de quelques drapeaux de la CGT. Après une prise de parole des « Amis de la Commune 42 » exposant l’importance de cet évènement et se réjouissant de l’unité large autour de l’appel, le cortège, rassemblant plus de 80 participants a commencé à chanter des slogans repris par les mégaphones disséminés dans la manifestation, et par les manifestants : « La Commune est immortelle, repartons à l’assaut du ciel », ou encore « Gare à la revanche, quand tous les pauvres s’y mettrons ».

Nous avons également entendu les slogans « Palestine Vivra, Palestine Vaincra », « Vive la lutte armée du peuple palestinien» des suites d’une intervention d’une activiste de la LJR rappelant que l’on ne peut parler de la Commune de Paris, c’est à dire de la lutte pour l’émancipation du genre humain, sans parler de la glorieuse Lutte de Libération Nationale qui enflamme la Palestine et tout le Moyen-Orient. Le cortège a aussi puissamment chanté «l’Etat français n’est pas notre Etat, tout le pouvoir au prolétariat», reliant les luttes de Libération Nationale et révolutionnaires du monde entier dans la bataille pour le pouvoir du prolétariat.

Le collectif « Gaza United » fondé par des habitants du quartier de Montreynaud, a participé à la manifestation et à son animation accompagné d’un tambour et reprenant avec force l’ensemble des slogans. Les manifestants ont fini par lancer : « Vive la lutte armée des peuples du monde entier », faisant écho au « Macron, Macron, on rendra jamais les canons ! » [ndlr : La Commune de Paris s’est déclenché quand le prolétariat parisien a refusé de rendre à l’armée bourgeoise les canons dont était équipée la butte Montmartre et qu’il a décidé de s’en équiper, dotant le prolétariat d’une armée, la Garde Nationale – colonne vertébrale de tout État].

Les prises de paroles ont rythmé la manifestation, rappelant l’héroïsme des Communards et des Communardes, des combattants palestiniens, et de tous ceux et celles qui luttent pour un monde nouveau, débarrassé de l’impérialisme. Plutôt que de célébrer une date passée, la manifestation a en réalité été l’occasion de mettre en avant ceux que les activistes de la LJR appellent « les fils et filles de l’immortelle commune de Paris », c’est à dire ceux qui luttent aujourd’hui du côté du prolétariat et des peuples opprimés dans le monde entier. Devant l’hôtel de ville de Saint-Etienne, proche de la Préfècture là où a été proclamé la Commune de Saint-Etienne 153 ans auparavant, est chantée par le cortège l’Internationale, l’hymne des travailleurs, accompagnée du slogan « L’État Français n’est pas notre État, tout le pouvoir au prolétariat ! ».

La manifestation se termine au puit Couriot devant l’entrée de l’ancienne mine désaffectée. Le représentant des « amis de la Commune 42 » annonce la fin de la manifestation devant la mine, symbole de la puissance de la classe ouvrière stéphanoise, qui s’est notamment soulevé lors des grèves insurrectionnelles de 1948.

Plusieurs prises de paroles se succèdent, de la LJR, du PRCF et du collectif Gaza United, avant un moment d’échange entre militants de différentes organisations politiques et syndicats, dans une ambiance conviviale et fraternelle.

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Aux Communards et aux Communardes qui dans un élan d’audace décidèrent de partir à l’assaut du ciel. Le 18 mars 1871, le gouvernent officiel dominé par la bourgeoisie tenta de saisir les canons de la butte Montmartre le but était de désarmer le peuple parisien organisé dans la Garde Nationale. Ce fut le point de bascule d’un long processus qui s’étalait depuis la défaite de Sedan en 1870. Le Prolétariat parisien décida de prendre son destin en main et refusa de donner ses canons. Cet acte grandiose fut le début d’une expérience qui allait marqué à jamais l’épopée de la lutte des classes. D’une défaite nationale humiliante, elle se transforma en un flambeau de l’émancipation humaine, elle révéla pour de bon quelle classe est le véritable moteur de l’Histoire. Durant 100 jours Paris ne dérogea pas à son titre glorieux de berceau de la Révolution. Le peuple en arme organisa le premier pouvoir ouvrier de l’histoire, et la première République ouvrière de France. Face aux ennemis de l’intérieur et de l’extérieur le prolétariat Parisien fit tremblé les bases du vieux monde. Si nous sommes ici rassembler ce n’est pas pour commémorer une date morte mais pour fêté une expérience vivante qui doit nous inspirer dans nos luttes pour transformer le vieux monde en crise. La Commune porte en elle une partie des réponses de notre temps. La lutte des classes moderne en France est un long continuum dont les prémisses se situe avec l’irruption du peuple dans les affaires publique lors de la grande révolution bourgeoise de 1789. Les guerres révolutionnaires, la levée de l’an II, le Comité de Salut publique firent rentré définitivement les classes populaires et le prolétariat naissant en politique, il n’en sortira plus. Dès 1789 la question de l’égalité économique prenait le pas sur la liberté politique. C’était le début du grand malentendu entre le Peuple qui entend l’égalité comme une société de justice économique et les bourgeois qui ne parlent que d’égalité devant la lois. La liberté du bourgeois est celle d’entreprendre et de mettre les chaînes au pied des travailleurs, celle du prolétaire signifie ne plus avoir de chaîne. En 1848 tout bascula définitivement, la fraternité bourgeoise se dissipait dans les tirs de canon contre les barricades. Lors de ces glorieuses journées de juin 1848, les ouvriers s’insurgèrent pour une « république sociale » égalitaire. Depuis ce moment, comme nous l’a enseigné K.Marx, la France se trouve divisée en deux « nationsantagoniques», celle des bourgeois, les expropriateur de la richesse, et celle des producteurs, le prolétariat. Depuis les journées de juin 1848 la France connait une longue guerre civile tantôt ouverte et chaude, tantôt masqué et de basse intensité. . La Commune ne fit que confirmer cette vérité. Toutes l’actualité politique et sociale ces dernières années confirment, bien entendu, tout cela. Que nous pensions aux soulèvements des quartier en 2005, aux Gilets jaunes et , bien sur, à ce juin de feu de 2023. Nous avons là le mouvement réel de quête d’égalité que le peuple cherche depuis 1789. Quête d’égalité toujours violemment réprimée par l’État servant les maîtres de la bourse et des trusts et de tous les parasites du vieux monde. Notre victoire signifiant leur disparition en tant que classe. Alors nous le rappelons ce 18 Mars 1871 le peuple audacieux refusa de rendre les canons et parti à l’assaut du ciel ! Dans les faits un nouvel État naquit. Le 26 mars les élections déclara la Commune de Paris. Le 28 mars la Commune fut proclamée, c’est la naissance officielle de la première République ouvrière de l’Histoire, qui fait sécession de La République Versaillaise car c’est là que c’était enfuie le gouvernement bourgeois. Tout un symbole ! Deux pouvoirs cohabitent absolument opposé, c’est la guerre civile dans les faits. Ce même jour le drapeau national devient le Drapeau Rouge, l’internationale est l’hymne de ce nouvel État. Le 30, la Commune supprima la conscription et l'armée permanente et proclama la garde nationale, dont tous les citoyens valides devaient faire partie, comme la seule force armée. Il n’y avait plus d’armée coupée de la société mais le peuple en arme dans la garde nationale. Il n’y avait plus le pouvoir au dessus des masses mais le prolétariat au pouvoir dans une mer armée des Masses.
Le même jour, les étrangers élus à la Commune furent confirmés dans leurs fonctions, car « le drapeau de la Commune est celui de la République universelle». la russe Élisabeth Dmitrieff fut la dirigeante d’une des première organisation de femme de masse de l’histoire : «Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés ». les femmes jusqu’au dernier moment furent sur les barricades et participèrent à l’organisation de la production. Le dernier communiqué de l’Union des Femmes lors de la conquête de Paris par les Versaillais fut un bref et puissant «toutes aux barricades !» La défense de Paris fut confié à un Polonais : Jarosław Dąbrowski. Imaginez la direction militaire de Paris confiée à un étranger et l’organisation des femmes à une étrangère. A ce moment là tous les opprimés du monde étaient des parisiens. Nous sommes bien loin de cette République qui supprime le droit du sol et pourchasse et embastille les sans papiers. Concrètement l’ensemble du pouvoir était sous contrôle des travailleurs. L’administration était dépolitisée pour devenir simplement un instrument au service de tous. Toutes les charges étaient révocable et sous contrôle populaire. L’économie commençait à être réorganisé en coopérative fédérée. La Commune est un paradigme car antithèse de la République des banquiers, des monopolistes, des militaristes que nous connaissons. Elle est administration de la chose publique par le plus grand nombre, elle est le contrôle de la police par les citoyens. Elle est le pouvoir politique de la majorité imposée à la minorité de parasite, tandis aujourd’hui nous vivons la dictature d’une minorité de parasite sur la majorité. Elle est les femmes à la direction des affaires collectives, tandis qu’aujourd’hui les femmes ne sont qu’un alibi dans les gouvernements. Elle est la fraternité universelle face aux guerres de rapines impérialistes. Elle est, par dessus tout, déjà plus qu’un demi-Etat alors que l’actuel ne fait que se renforcer, que se reactionnariser. Elle est le règlement de tous les problèmes des gens par les gens eux-même. Elle est le début de la résolution de la guerre civile latente et de la division. Elle est source d’Unité. Alors oui, nous tous, nous devons resaisir son immense potentiel pour nous projeter dans un futur à imaginer. Nous pouvons d’ors et déjà avec la Commune savoir a quoi pourrait ressembler une nouvelle France. Il ne s’agit donc pas de batailler pour une VIe République qui ne changerait rien dans le fond mais pour une Seconde République, une seconde Commune, lumineuse et puissante, qui retournerait le pays et sonnerait le glas de la division entre le travail et le capital. Bien évidemment tout cela ne s’opèrent que par une rupture révolutionnaire, l’Assemblée Nationale est et sera toujours l’instrument des Versaillais il ne peut en être autrement. C’est pour cela que nous, filles et fils de la Commune Immortelle, nous affirmons, aujourd’hui, que toute politique émancipatrice ne peut passer que par la rééditions de la Commune! Nous voudrions achever notre prise de parole en citant les Statuts de la seconde Internationale qui nous semble le pré-requis à tout rêve émancipateur: "Dans sa lutte contre le pouvoir unifié des classes possédantes, le prolétariat ne peut agir en tant que classe qu'en se constituant en parti politique et en s'opposant à tous les anciens partis politiques créés par les classes possédantes. Cette constitution du prolétariat en parti politique est indispensable pour assurer le triomphe de la révolution sociale et son but suprême : l'abolition des classes. Alors oui assurément nous sommes les filles et les fils de la Commune de Paris et nous jurons de la re-éditer ! VIVE LA RÉPUBLIQUE UNIVERSELLE DES TRAVAILLEURS !

Source: https://www.nouvelleepoque.fr/saint-etienne-les-revolutionnaires-commemorent-limmortelle-commune-de-paris/